Le secteur aérien ouvre la séquence de contestation. Le syndicat UNSA-ICNA, deuxième organisation représentative des contrôleurs aériens français, a déposé un préavis de grève pour les 3 et 4 juillet 2025. Ce mouvement coïncide avec les tout premiers grands départs en vacances, les congés scolaires débutant dès le 5 juillet.
À l’origine de la mobilisation : une critique ouverte de la gestion interne au sein de la Direction des services de la navigation aérienne. Le syndicat dénonce un « management toxique », qu’il décrit comme autoritaire, instable et en rupture avec les réalités du terrain. Selon lui, cette situation entretient une pression constante sur les agents.
Parmi les revendications figurent la nécessité d’un renforcement des effectifs pour pallier un sous-dimensionnement jugé structurel, la mise en œuvre effective des projets de modernisation technique, la régularisation des mesures de flexibilité imposées au personnel, ainsi qu’une meilleure anticipation des besoins humains à moyen terme.
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Le trafic ferroviaire est lui aussi directement concerné par un mouvement social de grande ampleur. Le syndicat Sud-Rail a déposé un préavis de grève couvrant toute la période estivale : du 12 juin à 19 heures au 1er septembre à 8 heures. Cette mobilisation s’inscrit dans la continuité des grèves menées au printemps, qui ont déjà affecté le fonctionnement du réseau.
Les revendications portent sur plusieurs points, notamment une revalorisation de la prime de travail à hauteur de 100 euros mensuels, une amélioration des conditions de travail, une meilleure prévisibilité des plannings – fréquemment modifiés à la dernière minute – ainsi qu’une réévaluation des primes spécifiques liées à la traction et au contrôle.
En parallèle, la CGT-Cheminots, première organisation syndicale de la SNCF, a organisé des mobilisations ciblées les 4, 5 et 11 juin autour de revendications similaires, centrées sur les salaires et l’organisation du travail.
Des répercussions bien au-delà des quais et des pistes
L’impact économique de ces mouvements sociaux s’annonce important. Dans le secteur aérien, chaque journée de grève pendant la haute saison peut engendrer plusieurs dizaines de millions d’euros de pertes, en raison des vols annulés, des reprogrammations et de l’effet domino sur l’ensemble de la chaîne touristique : agences de voyages, hébergements, restauration, aéroports.
Plusieurs études antérieures ont montré qu’en période de grève, les réservations de vacances peuvent chuter de 20 % dans les zones les plus exposées aux perturbations. Cette tendance pourrait être aggravée par la simultanéité des conflits en 2025.
Par ailleurs, le calendrier des mobilisations recoupe celui des grandes migrations estivales. Bison Futé classe les samedis 5, 12, 19 et 26 juillet comme jours de trafic extrêmement dense. L’interdiction de circulation pour les poids lourds à ces dates confirme la tension attendue sur le réseau routier.
Quelles solutions pour les voyageurs ?
Face à cette situation, les usagers devront s’adapter. Les autorités recommandent d’anticiper au maximum les déplacements, de consulter régulièrement les prévisions de trafic et, lorsque cela est possible, d’envisager des alternatives de transport ou de décaler les départs.
Des mesures d’accompagnement sont également prévues, notamment la mise en place de bus de substitution pour les tronçons de métro interrompus. Ces solutions restent toutefois limitées et ne pourront absorber qu’une fraction du flux habituel.