Vous avez réservé une villa ou un appartement Airbnb en Espagne pour vos vacances ? Vous n’êtes peut-être pas à l’abri d’une mauvaise surprise. Dans le cadre d’un plan de lutte contre la crise du logement, les autorités espagnoles ont exigé la suppression de dizaines de milliers d’annonces jugées illégales sur les plateformes de location courte durée.
Le 19 juin 2025, le Tribunal supérieur de justice de Madrid a validé, en appel, le retrait de 66 000 offres Airbnb. Une décision qui s’inscrit dans un durcissement général des règles encadrant la location touristique. Le ministère de la Consommation espagnol, à l’origine des poursuites, rappelle que chaque annonce doit être associée à une licence valide, et que l’hôte doit être identifié selon un statut juridique clair.
Pour Airbnb, qui affirme continuer à défendre ses hôtes et contester certaines décisions, les réservations existantes ne sont, pour l’instant, pas systématiquement supprimées.
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Risques d’annulation : les points de vigilance clés
Le Centre Européen des Consommateurs (CEC) alerte néanmoins sur un risque réel : de nombreuses réservations déjà confirmées pourraient être annulées sans préavis si le logement concerné est retiré de la plateforme. Airbnb procède en général à un remboursement intégral dans ces cas, mais ne propose pas de relogement automatique.
En pleine saison estivale, retrouver un hébergement équivalent peut coûter nettement plus cher. Le CEC recommande donc une vérification rigoureuse des annonces, notamment la présence d’un numéro de licence touristique et du nouveau Numéro de Registre de Location (NRA), obligatoire depuis le 1er juillet 2025.
Autre nouveauté législative à connaître : depuis avril, les copropriétés doivent avoir voté une autorisation explicite à la majorité qualifiée pour permettre la location touristique dans les immeubles collectifs.
Airbnb et la loi espagnole : ce qui a changé en 2025
L’Espagne a engagé une refonte complète de son modèle de location touristique. Depuis juillet 2025, toutes les annonces doivent être enregistrées sur un registre national unique, qui centralise les informations sur les logements loués, leur durée de mise en location et les revenus perçus.
Les sanctions en cas de non-conformité sont lourdes : jusqu’à 600 000 euros d’amende selon les régions. De plus, les plateformes comme Airbnb, Booking ou Idealista sont désormais tenues de supprimer sous 48 heures toute annonce jugée illégale par les autorités.
Certaines villes vont encore plus loin. Barcelone prévoit de supprimer toutes les licences de courte durée dès novembre 2028. À Malaga, les nouveaux logements touristiques sont interdits dans 43 quartiers surreprésentés. Aux Baléares, la taxe de séjour a doublé, atteignant 6 euros par nuit.
Solutions et recours en cas de problème avec votre réservation
Si votre location Airbnb en Espagne est annulée ou pose problème, la première étape reste de contacter directement l’hôte ou la plateforme. En cas de litige persistant, le Centre Européen des Consommateurs France peut intervenir en médiation. Présent à Madrid, Barcelone et Vitoria, le CEC accompagne gratuitement les consommateurs européens face à des entreprises établies dans un autre pays de l’UE.
Face à la multiplication des litiges, une réglementation européenne entre en vigueur en mai 2026. Elle obligera les plateformes à transmettre systématiquement les données des hôtes, à vérifier leurs informations et à effectuer des contrôles aléatoires.
✅ Checklist avant de réserver un Airbnb en Espagne
– Numéro de licence touristique clairement visible
– Numéro NRA (obligatoire depuis juillet 2025)
– Hôte identifié avec statut légal (particulier ou professionnel)
– Autorisation explicite de la copropriété pour les immeubles
– Vérification du numéro de licence auprès des autorités locales
En cas de problème :
– Contacter l’hôte et la plateforme
– Faire appel au CEC France : www.cec-france.fr