Alpine persiste dans l’électrique malgré les incertitudes

La marque Alpine accélère son virage électrique. Un cabriolet inédit et cinq modèles sont prévus d’ici 2030.

Malgré le ralentissement du marché européen de l’électrique et les incertitudes liées à l’accès au marché américain, Alpine persiste dans sa stratégie de montée en puissance. La marque sportive du groupe Renault prévoit de lancer cinq nouveaux modèles d’ici à 2030, tous 100 % électriques, et envisage même d’ajouter un sixième véhicule à sa future gamme.

Lancée dans une transformation ambitieuse depuis la présentation de son plan stratégique en juin 2023, Alpine a déjà amorcé le mouvement avec l’A290, déclinaison sportive de la R5, et l’A390, un crossover plus polyvalent. La nouvelle A110 est attendue pour 2026, accompagnée d’une version cabriolet. Suivront un coupé sport 2+2, inspiré de l’A310 des années 1970, puis deux modèles familiaux de segments D et E destinés aux marchés asiatique et nord-américain. Ces derniers pourraient être produits dans l’usine Renault-Geely en Corée du Sud.

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Un positionnement premium assumé dans un marché ralenti

Cette stratégie n’est pas sans risque : en 2024, Alpine n’a écoulé que 4.585 véhicules, majoritairement en France. Les ventes de véhicules électriques progressent moins vite que prévu et peinent à convaincre au-delà des marchés déjà matures. S’ajoute à cela un contexte géopolitique complexe, notamment aux États-Unis où le retour d’un discours protectionniste porté par Donald Trump fragilise les ambitions du constructeur.

Malgré ces vents contraires, Philippe Krief, directeur général d’Alpine, maintient le cap. Selon des informations du journal Les Échos, un nouveau modèle non encore officialisé serait en préparation : un cabriolet 2+2 à toit amovible, proche du futur coupé de type A310.

Une plateforme technique dédiée

Le développement de cette future gamme repose sur la nouvelle Alpine Performance Platform (APP), développée en interne après l’abandon d’un partenariat initialement envisagé avec Lotus. Cette plateforme, plus fidèle à l’ADN sportif et technologique de la marque, représente aussi un investissement conséquent : près d’un milliard d’euros, selon une source interne.

Pour amortir ces coûts, Alpine prévoit de décliner plusieurs modèles sur cette base, notamment les futures A110, A110 cabriolet et A310. En revanche, les modèles familiaux de type SUV reposeront sur d’autres plateformes du groupe, mieux adaptées aux gabarits et aux marchés visés.

Alpine conserve un positionnement 100 % électrique. Interrogés sur une éventuelle hybridation, Philippe Krief et Luca de Meo, directeur général de Renault, ont réaffirmé leur choix stratégique : aucune version thermique ou hybride ne sera développée. Ce pari sur l’électrique intégral s’inscrit dans une volonté de différenciation forte sur un segment haut de gamme à la fois technologique et sportif.


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