Train : une taxe d’un euro par billet à l’étude pour financer le réseau

Les billets de train vont-ils augmenter ? Un projet de taxe pourrait bientôt impacter vos trajets SNCF.

L’idée pourrait paraître paradoxale à l’heure de la transition écologique. Et pourtant, dans le cadre de la conférence sur les financements des transports, une proposition de taxe provisoire sur les billets de train — TGV, TER, Intercités — est actuellement à l’étude. Révélée ce mardi 3 juin par Les Échos, cette piste vise à soutenir la modernisation du réseau ferré français, aujourd’hui confronté à un besoin de financements massifs.

Selon le quotidien économique, la mesure serait portée par le groupe de travail sur le ferroviaire, copiloté par l’ancien député européen Gilles Savary. L’idée : prélever une somme modique — un euro, par exemple — sur chaque billet, pour financer exclusivement la rénovation des voies. D’après un premier chiffrage de SNCF Réseau, ce dispositif pourrait rapporter environ 800 millions d’euros par an, soit une part significative des besoins estimés à un milliard d’euros supplémentaires dès 2027.

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Une proposition qui divise

Présentée comme temporaire et ciblée, cette contribution a pour ambition d’éviter de faire reposer l’effort sur les seules collectivités locales, déjà en difficulté budgétaire. Mais elle suscite de vives réserves. « Nous sommes absolument contre le fait de taxer le passager du train », a réagi François Delétraz, président de la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut), cité par Les Échos. Il rappelle que les voyageurs contribuent déjà fortement au financement du réseau : sur un billet de TGV à 100 euros, 40 euros sont consacrés aux péages, en plus d’une TVA de 10 %.

Pour la Fnaut, cette taxe va à l’encontre du principe du « pollueur-payeur », jusque-là appliqué aux transports routiers et aériens. Taxer un mode de transport décarboné, majoritairement électrique, enverrait un signal contraire aux objectifs environnementaux affichés par l’État.

D’autres pistes sur la table

Face aux critiques, des alternatives émergent. Le sénateur socialiste Olivier Jacquin, également membre du groupe de travail, plaide pour une exonération des TGV, jugés déjà trop chers. Plusieurs participants évoquent également un retour de l’écotaxe poids lourds, comme celle en cours d’instauration en Alsace.

Les conclusions du groupe de travail sont attendues pour la mi-juillet, avec des arbitrages du gouvernement prévus d’ici la fin de l’été. Reste à savoir si cette mesure iconoclaste parviendra à s’imposer dans un contexte de tensions budgétaires… et d’urgence climatique.


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