Elon Musk visé par des accusations de toxicomanie : ce que révèle l’enquête du New York Times

Une enquête explosive du New York Times affirme que l’homme le plus riche du monde aurait développé une consommation « étendue » de drogues psychotropes.

Le New York Times a publié vendredi 30 mai une enquête affirmant qu’Elon Musk, PDG de Tesla et SpaceX, aurait entretenu une consommation de drogues bien plus fréquente qu’on ne le pensait jusqu’ici. Le journal s’appuie sur des témoignages anonymes affirmant que l’usage de substances aurait été « étendu » et « fréquent », même alors que Musk jouait un rôle d’influence auprès du président Donald Trump et dirigeait un programme gouvernemental axé sur l’efficacité fédérale. Ces révélations soulèvent des interrogations sur les responsabilités de Musk, notamment en raison des contrats publics confiés à SpaceX et de son habilitation de sécurité.

Kétamine, ecstasy, champignons : les substances en cause

Selon l’article, des sources familières des habitudes de Musk décrivent une consommation régulière de plusieurs drogues. La kétamine est mentionnée comme la substance principale, utilisée de manière quotidienne en 2024, selon certaines sources. L’usage aurait dépassé le cadre occasionnel pour se transformer en une « sérieuse habitude ». L’ecstasy, interdite pour tout employé fédéral, aurait également été consommée, alors que Musk détenait un statut d’« employé spécial du gouvernement ».

A LIRE AUSSI
Quand Elon Musk et le Kremlin volent au secours de Marine de Pen

Les champignons psychédéliques figureraient aussi parmi les substances utilisées. Des sources rapportent que Musk transportait avec lui une boîte à médicaments contenant environ vingt pilules, dont certaines présentaient des marquages d’Adderall. Des photographies auraient permis d’identifier ces substances.

L’usage de kétamine aurait provoqué des effets physiques. Musk aurait confié à des proches des problèmes de vessie, un symptôme reconnu dans les cas d’abus chronique. Des experts cités par le New York Times rappellent les dangers d’un usage récréatif de cette substance, notamment les risques de dissociation mentale. Un tel usage violerait probablement les politiques fédérales en vigueur.

Pouvoir politique et comportements erratiques

Au-delà de ses fonctions industrielles, Elon Musk a occupé un rôle informel mais significatif dans l’administration Trump. Son poste de directeur du « Département de l’Efficacité Gouvernementale » (DOGE), bien que temporaire et non rémunéré, lui a permis d’exercer une influence directe sur les décisions budgétaires de l’État fédéral. Il a participé à des réunions sensibles, y compris avec des dirigeants étrangers, contournant parfois les circuits bureaucratiques traditionnels.

Certains témoignages pointent un comportement jugé instable pendant cette période : insultes envers des membres du cabinet, gestes controversés lors de rassemblements politiques — dont un salut « de type nazi » — et réponses incohérentes lors d’entretiens. Rien ne permet toutefois d’affirmer que Musk était sous influence au moment de ces épisodes.

Démentis et contradictions

Sur son réseau social X, Elon Musk a catégoriquement rejeté les accusations. « Pour être clair, je ne prends PAS de drogues ! Le New York Times ment comme un arracheur de dents », a-t-il écrit. Il reconnaît cependant avoir une ordonnance pour la kétamine, déclarant en mars 2024 à Don Lemon en consommer à faibles doses, « environ une fois toutes les deux semaines », pour lutter contre des états dépressifs. Il ajoutait que des semaines pouvaient s’écouler sans en prendre.

Mais dans sa réponse post-article, Musk affirme avoir « essayé la kétamine sur ordonnance » il y a plusieurs années et ne « pas en avoir pris depuis ». Une version qui semble contredire ses déclarations précédentes.

Lors d’un événement marquant la fin de son rôle auprès de Trump, Musk a évité une question de Fox News sur les révélations du New York Times, préférant attaquer la crédibilité du journal, notamment pour sa couverture de « Russiagate », qualifiée de « mensonges » et de « hoax ».

Réactions politiques et inquiétudes internes

Le Wall Street Journal avait déjà rapporté en 2024 les inquiétudes de proches collaborateurs de Musk, craignant des conséquences pour ses entreprises. SpaceX, en particulier, est soumis à des règles strictes en matière de drogues en raison de ses contrats gouvernementaux. Des sources internes indiquent néanmoins que Musk recevrait des alertes en amont des contrôles, rendant leur efficacité incertaine. Musk affirme toujours disposer d’une habilitation « top-secrète », normalement conditionnée à des tests de dépistage aléatoires.

Interrogée, la Maison Blanche s’est refusée à commenter les accusations. Le porte-parole Harrison Fields s’est contenté de saluer l’efficacité de Musk au DOGE, affirmant qu’il avait accompli « plus que de nombreux politiciens de carrière ».

Une « boussole morale sérieusement défaillante »

Donald Trump, de son côté, a déclaré ne pas avoir connaissance d’un usage de drogues par Musk, qu’il qualifie de « type fantastique » ayant fait un « boulot fantastique ». Son ancien chef de cabinet adjoint, Stephen Miller, a dit n’avoir « aucune inquiétude », préférant évoquer le trafic de drogues à la frontière. L’ex-ami de Musk, le podcasteur Sam Harris, a pris ses distances, dénonçant publiquement une « boussole morale sérieusement défaillante ».

L’enquête du New York Times repose sur des témoignages anonymes, difficilement vérifiables mais cohérents. Musk, qui a terminé officiellement son rôle auprès du DOGE, affirme vouloir continuer à servir d’« ami et conseiller » de Donald Trump. Plusieurs questions restent en suspens : la consommation alléguée a-t-elle affecté sa capacité à diriger ses entreprises ou à remplir ses fonctions politiques ? La crédibilité du New York Times est-elle affaiblie par la nature de ses sources, comme le suggère Musk, ou renforcée par la convergence des éléments rapportés ?


Réagissez à cet article