Elon Musk peut-il encore sauver Tesla ?

Ventes en repli, départs de cadres et logiciels à la traîne : Tesla vit sa pire crise, et Elon Musk semble peiner à convaincre.

Elon Musk reprend enfin le volant de Tesla. Mais la route s’est transformée en champ de mines. Ventes en chute libre, départs en cascade, image écornée : le constructeur est en pleine crise. Et cette fois, le problème n’est pas que technologique – il est aussi politique.

Les chiffres claquent : -20 % de ventes au dernier trimestre, bénéfice net divisé par trois. Très loin des objectifs promis. Musk, fidèle à son style, dramatise son retour : « 24/7 au boulot, je dors dans l’usine. » Mais entre Tesla, X, SpaceX et xAI, difficile de croire à un recentrage réel.

Tesla au bord du gouffre

La concurrence s’est intensifiée. Les Chinois montent, les constructeurs traditionnels élargissent leur gamme électrique. Mais la rupture vient surtout de Musk lui-même, qui a lié sa marque à Donald Trump. À San Francisco ou Paris, les Tesla affichent désormais des stickers anti-Musk. En Allemagne, les ventes plongent de 60 %.

Le contraste est saisissant : le marché de l’électrique continue de croître. Tesla recule, tandis que Lucid, Rivian, GM ou Volkswagen progressent. Bref, rien ne va.

Le pari incertain de la voiture autonome

Musk s’accroche à la voiture autonome. Et aux robots. Deux paris censés justifier une valorisation de plus de 1.100 milliards de dollars. Mais les résultats déçoivent. Tesla accuse deux ans de retard sur Waymo. En test à San Francisco, sa Model 3 grille un feu rouge, roule sur une piste cyclable. Waymo, elle, reste impeccable.

Malgré tout, Musk promet un lancement de robotaxis le 12 juin à Austin. Une promesse de plus, difficile à vérifier, alors que la dernière version du logiciel FSD n’est pas encore prête.

La rébellion gronde en interne

La crise n’épargne pas l’interne. Un cadre lance le site “Tesla Employees Against Elon” : licencié. D’autres s’alarment du virage idéologique du patron. L’ancienne mission – “accélérer la transition énergétique” – a été remplacée par un flou techno-futuriste.

Depuis le départ du directeur financier Zach Kirkhorn, les cadres s’en vont. David Lau (logiciel), Petter Winberg (sécurité), Zheng Gao (Autopilot) ont tous quitté le navire. Ce dernier a rejoint… la concurrence.

Tesla a déjà traversé des tempêtes. Mais cette fois, le ver est dans le fruit. Musk a tourné le dos à ses premiers soutiens. Et ceux qu’il courtise ne sont pas au rendez-vous. À moins d’un miracle autonome, la marque pourrait bien se démoder plus vite que prévu.


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