Concarneau attire les touristes et… les habitants

Et si l’avenir des villes littorales se dessinait à Concarneau entre remparts médiévaux, randonnées en bord de mer et projets urbains innovants ?

Le cœur de Concarneau reste sa Ville Close. Fortifiée dès le XIVe siècle, cette presqu’île artificialisée concentre aujourd’hui une partie de l’activité touristique et patrimoniale. Accessible uniquement à pied, elle est bordée de remparts, dotée d’un beffroi, et abrite un ensemble de commerces implantés dans d’anciennes maisons à pans de bois.

Occupée dès la Préhistoire, l’îlot devient, au Moyen Âge, une place forte stratégique. En 1373, les troupes de Bertrand Du Guesclin y repoussent les Anglais. En 1491, l’union d’Anne de Bretagne et de Charles VIII rattache Concarneau à la France. Jusqu’au XIXe siècle, la ville vit principalement de la pêche côtière et du commerce de vin et de blé.

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La transformation économique intervient à partir de 1851 avec l’implantation des conserveries. En 1900, on en dénombre trente, employant deux mille ouvrières pour une population totale de sept mille habitants. La crise sardinière de 1905 provoque un retournement brutal. C’est dans ce contexte qu’est fondée l’Œuvre des Filets Bleus, une initiative de solidarité portée par des acteurs culturels installés localement.

Activités maritimes et attractivité touristique

Concarneau reste un port actif. Le port de pêche, spécialisé dans le thon, structure toujours une part de l’économie locale, aux côtés des chantiers navals. L’activité touristique, renforcée depuis les années 1990, repose sur plusieurs éléments : le patrimoine bâti, les plages, les sentiers de randonnée, et une offre nautique diversifiée.

Le littoral concarnois présente des typologies variées : criques abritées, baies ouvertes, plages familiales ou zones plus sauvages. La ville est traversée par le GR34, sentier côtier aménagé sur 19 kilomètres dans sa portion locale. Plusieurs circuits de randonnée intérieure viennent compléter l’offre : le circuit des Trois Vallées (7 km), celui du Dorlett-Kérandon (6,5 km) ou du Moros (5,1 km).

Par ailleurs, des dispositifs tels que le petit train touristique proposent une médiation historique à destination des visiteurs, avec une approche multilingue. Le marché couvert (1855), toujours en activité, constitue un autre point d’ancrage dans l’espace public.

Transition urbaine et démarche participative

Concarneau fait partie des communes engagées dans le programme national « Petite Ville de Demain », initié en 2020. À ce titre, elle conduit une réflexion prospective sur son centre-ville, son aménagement urbain et son adaptation démographique. La méthode choisie repose sur la concertation : les habitants sont associés à l’élaboration des scénarios d’évolution.

Les enjeux sont identifiés : vieillissement de la population, diversification de l’offre de logements, dynamisation des centralités commerciales. La municipalité affiche une volonté d’intervention sur le long terme, avec une échéance projetée à 2045.

Une politique d’économie circulaire structurée

Depuis deux ans, Concarneau mène une politique active de réemploi des équipements municipaux. La commune a été distinguée deux fois par la plateforme Agorastore, recevant en 2024 le label « Vendeur Or ». L’objectif est double : limiter la production de déchets tout en générant des recettes pour la collectivité.

En 2024, 33 équipements ont été revendus, pour un total de 57 000 euros. Ce dispositif, désormais inscrit dans les pratiques des services techniques, fait l’objet d’un suivi régulier. Il s’inscrit dans une stratégie plus large de sobriété des achats publics.

Entre attractivité et régulation

Avec environ 20 000 habitants et une densité de 494 hab./km², Concarneau reste une ville moyenne confrontée à des tensions d’usage classiques sur le littoral : pression foncière, saisonnalité de l’emploi, mutation du tissu commercial. Son modèle repose sur un équilibre entre attractivité touristique et maintien d’une vie locale structurée.

Par son histoire industrielle, son héritage fortifié et ses dispositifs contemporains de participation, la ville tente de produire une trajectoire différenciée parmi les communes littorales. Elle s’appuie sur un capital symbolique important, mais cherche également à consolider ses fonctions résidentielles, économiques et écologiques sur le long terme.

Points de repère

  • Habitants : 20 000
  • Classement : Ville d’Art et d’Histoire depuis 2006
  • Nombre de conserveries en 1900 : 30
  • GR34 (portion concarnoise) : 19 km
  • Équipements municipaux revendus en 2024 : 33

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