L'ESSENTIEL DE L'ARTICLE
• Le dispositif Loc’Avantages, prorogé jusqu’en 2027, offre jusqu’à 65 % de réduction d’impôt aux propriétaires louant à des ménages modestes à loyer réduit.
• En 2024, plus de 12 000 logements ont été conventionnés via l’Anah, sur un total de 35 000 depuis 2022, illustrant une forte montée en puissance du dispositif.
• L’Insee révèle que 68 % des bénéficiaires sont multipropriétaires et 72 % appartiennent à une tranche fiscale supérieure à 30 %, ciblant ainsi les foyers fortement imposés.
• Depuis 2025, Loc’Avantages est combinable avec MaPrimeRénov’ et propose une procédure 100 % dématérialisée, réduisant les délais de conventionnement à 15 jours.
• À Paris, Lyon ou Bordeaux, l’avantage fiscal peut couvrir jusqu’à 110 % de la perte de loyer, contre 85 % en zone C, soulignant d’importantes disparités géographiques.
Le dispositif Loc’Avantages, prolongé jusqu’en 2027, promet une incitation fiscale alléchante aux propriétaires qui acceptent de louer à un tarif modéré. Mais derrière ce levier fiscal se cachent des contraintes qu’il vaut mieux connaître avant de s’engager.
Mis en place en 2022 et prorogé jusqu’au 31 décembre 2027, Loc’Avantages vise à encourager la location de logements à des ménages modestes, en échange d’un avantage fiscal. Pour cela, le propriétaire signe une convention avec l’Agence nationale de l’habitat (Anah), s’engageant à proposer un loyer inférieur au marché, selon trois niveaux de décote (15 %, 30 %, 45 %). En contrepartie, il bénéficie d’une réduction d’impôt proportionnelle, pouvant atteindre jusqu’à 65 % des loyers perçus.
A LIRE AUSSI
Prix de l’immobilier : une tranquillité en trompe-l’œil
Réduction d’impôt Loc’Avantages : quels avantages pour les bailleurs ?
Le principal attrait du dispositif réside dans sa réduction d’impôt sur le revenu, variable selon le niveau de loyer appliqué et le mode de gestion. En cas de recours à l’intermédiation locative (gestion confiée à une agence agréée ou une association), un bonus fiscal de 5 points est accordé.
Les prélèvements sociaux sont également réduits, puisque les loyers perçus sont plus faibles. La convention conclue avec l’Anah sur une durée de 6 ans (renouvelable) offre un cadre clair et sécurisé. Le dispositif est applicable partout en France, à condition que le logement respecte plusieurs critères, notamment énergétiques.
Enfin, certains propriétaires apprécient sa dimension sociale : contribuer à loger des ménages modestes est perçu comme un engagement solidaire.
Des loyers encadrés qui peuvent réduire la rentabilité
Le revers de la médaille, c’est un loyer plafonné souvent bien en deçà du marché local. Dans certaines zones, l’écart dépasse les 30 % voire 45 %, sans que l’avantage fiscal ne compense toujours le manque à gagner. Autre limitation : si la réduction d’impôt dépasse l’impôt dû, l’excédent est perdu. Le dispositif est également soumis au plafonnement global des niches fiscales, limité à 10 000 euros par an.
Par ailleurs, Loc’Avantages impose le régime réel d’imposition, excluant le régime microfoncier plus simple. Le logement doit être loué nu, à titre de résidence principale, et à un locataire sans lien familial. Enfin, des critères de performance énergétique s’appliquent : le logement doit être classé au moins E au DPE (et D à partir de 2028).
Malgré ses contraintes, Loc’Avantages séduit un nombre croissant de bailleurs. Selon l’Anah, plus de 35 000 logements ont été conventionnés depuis 2022, dont 12 000 sur la seule année 2024, marquant une nette accélération.
Une étude de l’Insee publiée en février 2025 dresse le portrait type des bénéficiaires : 68 % sont des multipropriétaires possédant au moins trois biens immobiliers, et 72 % appartiennent aux tranches fiscales supérieures à 30 %. Le dispositif semble donc taillé pour les contribuables fortement fiscalisés.
A LIRE AUSSI
Taxe foncière en augmentation : êtes-vous concerné ?
Nouvelles règles 2025 : revalorisation, simplification, synergies
Depuis janvier 2025, les plafonds de loyers ont été revalorisés de 3,5 %, notamment dans les zones tendues. En parallèle, la procédure de conventionnement a été entièrement dématérialisée via une plateforme de l’Anah, réduisant les délais à moins de 15 jours.
Le dispositif s’articule désormais plus facilement avec d’autres aides. Depuis mars 2025, Loc’Avantages peut être combiné avec MaPrimeRénov’ dans le cadre d’un parcours simplifié, avec des bonus fiscaux à la clé pour les bailleurs qui engagent des travaux de rénovation énergétique.
Rentabilité Loc’Avantages : des disparités selon les villes
Tous les territoires ne se valent pas. Dans les zones tendues comme Paris, Lyon ou Bordeaux, l’avantage fiscal peut représenter jusqu’à 110 % de la perte de loyer. En zone C, ce taux tombe parfois à 85 %, ce qui rend le dispositif moins intéressant.
Certaines collectivités ont mis en place des compléments pour renforcer l’attractivité du dispositif. Depuis début 2025, Lyon Métropole, Bordeaux Métropole ou encore Rennes proposent des primes locales pouvant aller jusqu’à 2 000 euros par logement conventionné.
Un rapport parlementaire remis en avril 2025 préconise d’ouvrir Loc’Avantages aux logements meublés dans les zones universitaires, pour faire face à la pénurie de logements étudiants. Par ailleurs, un décret actuellement en consultation publique prévoit des bonifications fiscales supplémentaires pour les logements rénovés atteignant les classes A ou B au DPE.
Simulation fiscale : une étape indispensable avant de s’engager
Le dispositif peut se révéler attractif pour les contribuables fortement imposés, dans des zones où le loyer plafonné reste proche du marché. Avant de s’engager, il est indispensable de simuler précisément son cas personnel. Le site officiel monprojet.anah.gouv.fr permet d’estimer les plafonds de loyers applicables en fonction de l’adresse et de la surface du bien.