Il fut l’un des plus grands sportifs français. Il est en train de devenir un acteur qui compte dans le monde des affaires. Tony Parker, quadruple champion NBA et premier Français MVP des Finales, a quitté les parquets en 2019. Mais il n’a jamais vraiment cessé de jouer. Il a simplement changé de terrain. Sport professionnel, immobilier, start-up, mécénat : l’ancien meneur des San Antonio Spurs s’est inventé une nouvelle carrière. Et il le fait avec méthode. Derrière l’image du champion populaire, une stratégie de diversification à long terme, inspirée des modèles anglo-saxons.
A LIRE AUSSI
Tony Parker mise sur Wavo et le financement des petites entreprises
Tony Parker : une carrière sportive hors norme
D’abord le sport, toujours le sport. C’est souvent ainsi que les histoires commencent. Parker n’a que 19 ans quand il rejoint la NBA. Très vite, il devient indispensable à San Antonio, où il reste dix-sept saisons. Le palmarès est à la hauteur : quatre titres, une nomination historique comme meilleur joueur des Finales en 2007, le tout dans une franchise souvent citée en modèle de stabilité. La boucle est bouclée en 2019, quand les Spurs retirent son mythique numéro 9. Fin du premier acte.
Mais Parker a commencé à préparer la suite bien avant la fin. Dès 2014, il prend la tête de l’ASVEL, le club historique de Villeurbanne. Il y applique une recette simple : professionnalisation, alliances industrielles, et exploitation commerciale des infrastructures. Le rapprochement avec l’Olympique Lyonnais, les contrats de sponsoring record, et la création d’une académie pour former les jeunes illustrent cette montée en puissance. Parker installe l’ASVEL au cœur du sport business à la française.
Le pari immobilier de Villard-de-Lans face aux critiques
L’immobilier vient vite compléter le tableau. En 2019, il investit massivement dans la station de Villard-de-Lans, avec un projet de complexe hôtelier à près de 100 millions d’euros. Une ambition qui suscite aussi des résistances locales. Il enchaîne avec un haras en Normandie et un vignoble dans le Vaucluse, tous deux financés en partie par le grand public via la plateforme Bricks.co. Une façon de conjuguer diversification patrimoniale et marketing communautaire.
Parker regarde aussi du côté des jeunes pousses. Membre du jury de « Qui veut être mon associé ? », il investit dans plusieurs start-up, du packaging alimentaire à la santé connectée. Une diversification plus risquée, mais qui lui permet de se positionner sur des marchés en croissance.
À côté des affaires, l’ancien champion cultive son image d’entrepreneur engagé. Son gala « Par Cœur » mobilise chaque année des fonds pour l’éducation et la santé. En 2022, plus de 3 800 enfants vietnamiens ont ainsi bénéficié de programmes éducatifs financés par l’événement.
L’histoire n’est pas finie. Parker lorgne désormais sur la LDLC Arena, la salle où joue l’ASVEL. Des discussions sont en cours avec l’Olympique Lyonnais. Si elles aboutissent, elles renforceraient encore un peu plus son influence sur le sport lyonnais, entre parquet et immobilier.