Dès septembre 2025, tous les couples mariés ou pacsés imposés en commun verront leur prélèvement à la source basculer par défaut vers un nouveau mode de calcul : le taux individualisé devient la règle, remplaçant le taux unique appliqué jusqu’ici. Derrière ce changement technique, un enjeu d’équité… et de transparence.
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Pourquoi ce changement ?
Jusqu’à présent, les deux conjoints d’un couple voyaient appliquer exactement le même taux de prélèvement sur leurs revenus, calculé sur l’ensemble des ressources du foyer. Une méthode simple, mais pas toujours juste. Celui ou celle qui gagnait le moins pouvait se voir prélever un taux bien supérieur à ce qu’il aurait payé s’il avait été imposé seul.
Le nouveau système corrige cette distorsion : chacun paiera selon ses revenus propres. Le montant total de l’impôt dû par le couple reste strictement le même, seule la manière dont il est réparti sur les fiches de paie change.
Qui est concerné ?
Ce sont uniquement les couples mariés ou pacsés, qui déclarent leurs revenus ensemble, qui sont concernés par cette réforme. Célibataires, divorcés, veufs ou couples vivant en union libre ne sont pas touchés. Et pour les couples aux revenus proches ou pour ceux où un seul perçoit un revenu, le changement restera sans effet notable.
Comment ça fonctionne ?
Avec cette réforme, chaque membre du couple se voit appliquer un taux calculé sur ses revenus personnels : salaires, pensions, bénéfices professionnels, rémunérations de gérance ou encore rentes. Les revenus communs, comme les loyers perçus ensemble ou les pensions alimentaires encaissées par le couple, resteront soumis au taux unique du foyer. On passe ainsi d’un taux unique identique pour les deux conjoints, à un taux personnalisé pour chacun, mieux aligné sur ses ressources propres.
Des écarts parfois spectaculaires
Les exemples officiels donnent une idée des effets. Dans un couple où l’un gagne 48 000 euros par an et l’autre 36 000, le taux commun de 10,7 % aujourd’hui laissera place à deux taux différenciés : 12,8 % pour le premier, 8 % pour le second. L’écart se creuse encore dans les cas de forte disparité : un couple avec 150 000 euros d’un côté et 50 000 euros de l’autre passera de 21 % chacun à 23,5 % pour le mieux rémunéré et 13,3 % pour l’autre. Et dans un couple où l’un gagne 48 000 euros et l’autre seulement 18 000, le taux passera de 6,3 % commun à 8,6 % pour le premier et 0 % pour le second. Une redistribution interne à l’euro près.
Peut-on garder l’ancien système ?
Oui, les couples qui le souhaitent peuvent conserver le taux unique en formulant une option spécifique avant le 30 juin 2025. Cela peut permettre d’éviter des différences de prélèvement trop visibles ou de simplifier la gestion du budget familial, notamment si l’un des conjoints préfère assumer seul une plus grande part de l’impôt.
Comment faire son choix ?
L’option peut être exercée lors de la déclaration de revenus 2024, en cochant la case correspondante en ligne ou sur le formulaire papier. Elle pourra aussi être activée via le service en ligne « Gérer mon prélèvement à la source » sur impots.gouv.fr, jusqu’au 30 juin 2025.
À noter : les couples déjà passés au taux individualisé par choix personnel avant cette réforme continueront sans rien faire, la bascule se fera automatiquement.
Trois dates à retenir
D’abord, la déclaration de revenus 2024, où chacun poeut comparer les deux taux proposés et faire son choix. Ensuite, le 30 juin 2025, date limite pour demander à conserver le taux unique. Enfin, le 1er septembre 2025, où le taux individualisé deviendra la norme par défaut.