À Massy (Essonne), le projet de nouveau stade du PSG prend corps. Après avoir exploré plusieurs options en Île-de-France, la club parisien a fait de Massy son grand favori pour succéder au parc Des Princes.
EDITO
Non, le PSG ne doit pas quitter le Parc des Princes !
Rien n’est officiel dans les coulisses, le départ est acté. Après des mois de négociations infructueuses avec la Ville de Paris pour racheter le Parc des Princes, le président Nasser al-Khelaïfi et les propriétaires qatari du club ont tranché : le club doit se doter de sa propre enceinte et le lieu choisi, après de nombreuses tergiversations, se trouve dans la commune de Massy.
Avec ses 48 000 places, le Parc n’est plus adapté aux ambitions du club. Face aux géants européens, le PSG veut rivaliser avec les clubs historiques européens comme le Camp Nou de Barcelone. Le projet envisagé inclut un vaste complexe de loisirs et commerciaux, pour un coût global estimé à près d’un milliard d’euros.
Les autres pistes étudiées par le PSG
La recherche du nouveau fief a conduit le PSG à étudier plusieurs sites en Île-de-France :
- Saint-Quentin-en-Yvelines : oppositions écologiques massives.
- Ris-Orangis : déficit d’accessibilité en transports publics.
- Aulnay-sous-Bois : projet solide mais sans visite officielle des dirigeants.
- Montigny-le-Bretonneux et Poissy : sites encore à l’étude.
- Saint-Cloud : rapidement écarté pour des raisons logistiques.
Contrairement aux autres villes qui se sont portées candidates, ce serait le club lui-même qui aurait approché la municipalité essonnienne, confirmant un intérêt très marqué.
À Massy, un projet colossal déjà en préparation
Visité par des émissaires du PSG en janvier, le site retenu à Massy englobe une partie de la ZAC de la Bonde et une ancienne zone commerciale. Idéalement situé à proximité du TGV, du RER, de plusieurs autoroutes, et relativement proche du centre d’entraînement de Poissy, le site coche de nombreuses cases.
Le projet prévoit un stade de 90 000 places, qui serait l’un des plus grands d’Europe, adossé à des complexes hôteliers, commerciaux et de loisirs pour constituer un véritable « pôle d’attractivité ». Massy aurait d’ailleurs été la seule option présentée aux actionnaires du club lors d’un déplacement récent au Qatar. Plusieurs projets d’architectes sont étudiés aujourd’hui pour faire de ce nouveau stade, la « plus belle enceinte sportive du monde » selon proche du dossier
Inquiétudes citoyennes à Massy
Si une partie des habitants voit dans ce projet une opportunité économique et sportive unique, les critiques montent en parallèle. Le collectif citoyen « Parlons de Massy » a lancé une pétition recueillant plus de 600 signatures, réclamant un véritable débat :
De son côté, le groupe politique local « Nous sommes Massy » demande un référendum pour consulter les habitants sur cette décision « structurante pour l’avenir de la ville ».
Les inquiétudes principales portent sur les nuisances sonores, la congestion du trafic routier les jours de match et l’artificialisation des sols.
Une mairie prudente
Le maire de Massy, Nicolas Samsoen (UDI), adopte une ligne prudente. Il confirme des discussions préliminaires mais estime prématuré d’organiser un référendum :
« Il est important d’éviter toute friction avec les habitants comme avec les associations écologistes, donc il sera très important de soigner la communication » confie un proche du dossier.
La Mairie promet une « concertation totale », potentiellement sous l’égide de la Commission nationale du débat public.
Les Ultras montent au créneau pour défendre le Parc
Le projet de déménagement ne suscite pas seulement des remous à Massy. À Paris, il rencontre une vive opposition parmi les supporters historiques du club, farouchement attachés au Parc des Princes. Avant le coup d’envoi du match contre Nice, vendredi soir, le Collectif Ultras Paris (CUP) a déployé une banderole sans équivoque : « Le PSG, c’est au Parc. » Pour tenter d’apaiser les tensions, le club envisage d’organiser plusieurs réunions avec les associations de supporters afin de présenter son projet et de les rallier. Des mesures spécifiques sont également à l’étude, notamment la garantie de conditions d’accueil privilégiées et des tarifs d’accès à des prix proches de ceux pratiqués aujourd’hui.