Pendant les ponts d’avril et de mai, le pays ralentit, les bureaux se vident, les autoroutes et les trains se remplissent. Ce temps suspendu est aussi un indicateur : les Français restent attachés à l’idée d’évasion courte, accessible, locale. Une forme de tourisme du compromis, entre budget contraint, besoin d’air et recherche de sens.
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Ponts d’avril et de mai 2025 : les Français partent, les territoires en profitent
Les 10 destinations sélectionnées par la rédaction
1. Les Alpilles — L’image maîtrisée de la Provence
Dans cette Provence réduite à quelques collines calcaires et oliveraies, tout semble en place : les marchés, les mas, les photos de Van Gogh. Les Alpilles ne changent pas, et c’est précisément ce qui attire. Le territoire vit du tourisme, mais sans céder entièrement au folklore. Un équilibre fragile, pour un modèle qui tient encore.
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2. Deauville — Station-service pour classes aisées
Tout y est calibré : les planches, les parasols, le casino. Deauville fonctionne comme une machine bien réglée. Elle propose un luxe normé, accessible sans rupture. Une destination de transit mental plus que de véritable déconnexion. Mais efficace.
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3. Cotentin — L’anti-carte postale normande
Le Cotentin échappe à la mise en scène. Peu de signalétique, peu de musées, peu de monde. C’est justement ce qui attire. La côte, souvent rude, garde un caractère difficile à intégrer dans les logiques touristiques classiques. Ceux qui y vont n’attendent rien de plus.
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4. Bretagne — Un modèle éprouvé
L’offre est abondante, l’identité forte, la fréquentation stable. La Bretagne continue d’attirer sans avoir besoin de se réinventer. Elle a compris que la répétition, dans un monde qui change trop vite, est un atout.
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5. Landes — Horizontale, fonctionnelle, résistante
Les Landes, c’est un espace plus qu’une destination : plages longues, pins plantés au cordeau, routes droites. Le territoire n’a pas d’effet de surprise, mais il assure. Peu d’aspérités, peu de discours. Le tourisme s’y fond dans une logique de pratique plus que de contemplation.
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6. Sète — Ville habitée, pas vendue
Sète n’a pas encore basculé dans l’économie intégrale du tourisme. Elle conserve un tissu vivant : port, quartiers populaires, culture locale. Cela suffit à lui donner une densité que d’autres stations ont perdu. À surveiller, car l’équilibre est instable.
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7. Seine-Maritime — Relief inattendu
Ici, la nature impose un rythme. Les falaises, le vent, les marées rendent toute mise en scène partielle. Étretat attire, mais le reste du littoral résiste à l’uniformisation. Un territoire encore marqué par l’activité, pas encore réduit à l’image.
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8. Tarn — Une France moyenne, pas médiocre
Albi, Gaillac, Castres : des villes qui ne cherchent pas à séduire, mais qui tiennent par elles-mêmes. Le Tarn incarne une forme de centralité oubliée. Une France ni touristique, ni marginale. Une France possible, surtout quand on cherche à ralentir sans s’ennuyer.
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9. Île-de-France méconnue — L’autre usage du territoire
Autour de Paris, la carte change dès qu’on s’éloigne d’une ligne de RER. Les forêts, les villages, les rivières ne font pas l’objet d’une stratégie touristique. Tant mieux : on y trouve encore de l’espace, du silence, parfois de la surprise.
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10. Bords de Loire — État stable
Les châteaux sont là, les vélos aussi. Tout est balisé, mais rien n’est saturé. Le Val de Loire maintient un niveau de fréquentation maîtrisé, grâce à une offre classique mais solide. Peu d’innovations, mais une constance rare.
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