Ponts d’avril et de mai : les Français partent, les territoires en profitent

Les ponts du mois d'avril et de mai 2025 boostent le tourisme français, avec une hausse marquée des séjours locaux et écoresponsables.

Les mois d’avril et de mai 2025 offrent aux Français une série de ponts particulièrement favorables aux courts séjours. Le lundi de Pâques (21 avril), les jeudis 1er et 8 mai, puis l’Ascension (29 mai), permettent de créer plusieurs week-ends prolongés en posant un ou deux jours de congé. Résultat : les opportunités de s’évader se multiplient dès le mois d’avril.

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Cette configuration stimule fortement l’activité touristique. Selon les dernières enquêtes, 67 % des Français prévoient de partir au printemps, dont trois quarts resteront sur le territoire national. Les professionnels du secteur constatent déjà une nette hausse des réservations : +20 % pour avril, +8 % pour mai, comparé à la même période en 2024.

Une nouvelle géographie des déplacements

Cette dynamique saisonnière ne profite pas uniquement aux destinations traditionnelles. Si le littoral méditerranéen et atlantique reste attractif, les zones rurales et montagneuses enregistrent les plus fortes progressions.

Les recherches d’hébergements explosent dans plusieurs départements alpins et vosgiens : +55 % en Savoie, +40 % dans les Vosges, +30 % en Isère. Le Val-de-Loire (+25 %) et la Drôme (+20 %) séduisent quant à eux par leur patrimoine et leur cadre naturel.

Ce déplacement des flux s’inscrit dans une tendance de fond : une recherche de calme, d’authenticité et de nature, loin des zones touristiques saturées. Les séjours s’orientent vers des activités de plein air – randonnée, vélo, découverte de producteurs locaux – et permettent de désaisonnaliser partiellement la fréquentation.

Le slow travel gagne du terrain

Les ponts du printemps révèlent également une transformation plus profonde des comportements touristiques. Le slow travel, ou l’art de voyager moins vite mais mieux, progresse sensiblement dans les usages. Loin du tourisme de masse, les vacanciers privilégient les expériences immersives, locales et respectueuses de l’environnement.

Selon une récente étude, 67 % des Français affirment vouloir privilégier des loisirs écoresponsables lors de leurs séjours. Les destinations accessibles sans avion, comme les campagnes françaises ou les parcs naturels régionaux, répondent parfaitement à cette attente. Dans l’Aubrac ou la baie de Somme, des initiatives mettent en avant un tourisme sobre, enraciné dans les territoires, et fondé sur la rencontre et le temps long.

Une aubaine économique pour les territoires

Ce regain d’activité printanier constitue une bouffée d’oxygène économique pour le secteur touristique, qui représente environ 9 % du PIB français. En janvier 2025, les recettes issues du tourisme international ont atteint 5,1 milliards d’euros, en hausse de 8 % par rapport à janvier 2024.

Les effets des ponts devraient amplifier cette dynamique. Locations saisonnières, restauration, commerces de proximité, activités locales : l’impact économique est transversal et diffus. Il profite particulièrement aux territoires intermédiaires ou peu fréquentés hors saison, qui voient affluer une clientèle nouvelle.

La demande internationale renforce également cet élan : les arrivées aériennes ont augmenté de 13 % sur les deux premiers mois de l’année, portées par le retour des clientèles asiatiques (+30 %) et allemandes (+20 %).

Saturation de certains sites

Cette embellie touristique ne va toutefois pas sans poser de questions. La concentration des flux sur quelques week-ends peut générer une saturation ponctuelle dans certains sites sensibles. La concurrence entre destinations, notamment entre zones littorales et zones rurales, pousse les acteurs à repenser leur stratégie.

Un autre enjeu clé reste l’accessibilité. De nombreuses destinations rurales ou montagneuses souffrent encore d’un déficit de desserte ferroviaire ou de connexions multimodales, limitant leur potentiel à l’échelle nationale ou européenne.

Ces défis constituent aussi des leviers d’action pour les politiques publiques : développement d’infrastructures douces, valorisation du tourisme local, incitations à étaler les séjours hors des périodes de pointe.


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