Assurance chien chat : une dépense inutile ?

Seulement 7 % des chiens sont assurés en France. Pourquoi si peu ? Entre coûts cachés, formules floues et start-ups disruptives, enquête sur un marché parfois opaque.

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Alors que les frais vétérinaires augmentent régulièrement, de plus en plus de propriétaires s’interrogent sur la pertinence de souscrire une assurance pour leur animal de compagnie. Entre protection financière et coût parfois dissuasif, le choix n’est pas toujours simple.

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Pourquoi souscrire une assurance ou une mutuelle pour son animal ?

En 2025, la hausse continue des frais vétérinaires met les propriétaires sous pression. Selon l’Ordre national des vétérinaires, les tarifs ont encore augmenté de 4,8% en 2024 et connaissent une nouvelle hausse cette année. Le budget santé annuel pour un animal de compagnie s’échelonne désormais de 150 à 300 € pour les soins courants, auquel s’ajoutent 100 à 200 € pour les vaccins et antiparasitaires. Pour un chaton, les premiers soins dépassent même les 300 €. Le coût annuel moyen grimpe jusqu’à 940 € en France, un tiers étant consacré à la santé. En cas d’urgence ou de maladie chronique, certains propriétaires se voient contraints de différer, voire de renoncer à certains soins. Face à ce contexte tendu, la couverture santé animale représente une option de plus en plus rassurante.

Comparatif des formules d’assurance santé pour chiens et chats

La France affiche une nette progression du taux de souscription : 35% des propriétaires d’animaux disposent aujourd’hui d’une assurance santé, contre moins de 10% il y a quelques années. Ce taux reste toutefois inférieur à ceux du Royaume-Uni (plus de 40%) et de la Suède (près de 80%).
Le marché est en plein essor, estimé à 1,8 milliard $ en 2023 et visant 4,9 milliards $ en 2033, avec une croissance annuelle de 10,5%. Plusieurs facteurs expliquent encore un retard français par rapport au reste de l’Europe : une lisibilité perfectible des offres, des garanties parfois floues, et une culture de la prévoyance moins affirmée.

Contrairement aux mutuelles humaines, les assurances pour chiens et chats s’apparentent davantage aux assurances automobiles. Le montant de la prime dépend du profil de l’animal : espèce, race, âge, poids, état de santé et niveau de couverture. Des formules de base existent dès 3,90 €/mois, alors que la prime moyenne est de 12 € pour un chien et 10 € pour un chat.

Trois grands types de formules coexistent :

  • Les formules « éco » (dès 3,90 à 10 €/mois), couvrent surtout les accidents;
  • Les formules intermédiaires (15 à 20 €/mois) incluent soins courants, vaccins, examens et consultations;
  • Les formules « premium » (à partir de 25 ou 30 €), intègrent les frais chirurgicaux et les traitements spécifiques.

Les frais vétérinaires pris en charge

Les assurances incluent des franchises (généralement entre 15 et 25 €) et des plafonds de remboursement annuels variables selon les contrats. Les délais de carence sont à surveiller lors de la souscription. Les tarifs varient fortement selon l’animal : pour un chat, la cotisation mensuelle s’étend de 11,35 € (formule de base) à 33,89 € (formule complète). Pour un chien, elle va de 14,73 à plus de 45 €. Plus l’animal vieillit, plus le coût de la prime augmente : pour un chien, le prix moyen mensuel passe de 27 € à l’âge de 1 an à 46 € à 10 ans. Chez le chat, l’assurance coûte en moyenne 21 € avant un an, contre plus de 31 € à 10 ans. Les races fragiles ou prédisposées à des maladies génétiques (bouledogues, bergers allemands, chats persans) entraînent des cotisations plus élevées.

Innovations et nouveaux services

Le secteur évolue sous l’impulsion des start-up françaises. Dalma, leader du marché, a levé 20 millions d’euros en mars 2025, soutenue par Breega et Bpifrance, pour accélérer la digitalisation de l’assurance animalière. Son application mobile permet 

  • Une personnalisation rapide de la couverture;
  • Un remboursement en quelques minutes grâce à l’intelligence artificielle;
  • Un accès à des vétérinaires 24h/24 en chat ou visio;
  • Des programmes éducatifs et communautaires innovants.

Nouvelles réglementations : impact d’une nouvelle taxe

Depuis 2025, une loi instaure une taxe annuelle sur les animaux de compagnie : 100 € par chien, 80 € par chat, destinée à soutenir les refuges et responsabiliser les maîtres. Cette mesure risque de peser sur le budget global des foyers, accentuant la nécessité de bien évaluer les offres d’assurance.

Limites et conseils pratiques

Le remboursement n’est jamais total à cause des franchises, plafonds et exclusions, qui demeurent un enjeu de lisibilité même pour les acteurs innovants. Les pathologies héréditaires sont souvent exclues des garanties. La limite d’âge pour souscrire une assurance reste présente : 7 ans pour les chiens, jusqu’à 13 ans pour les chats. Les animaux adoptés tardivement peuvent être exclus de l’offre.

Avant toute souscription, il est crucial d’évaluer les besoins spécifiques de l’animal, le niveau de risque, et de comparer scrupuleusement les formules disponibles — franchises, délais de carence, plafonds, services annexes. De nombreux propriétaires surestiment le coût des assurances (51 €/mois selon les non-souscripteurs), alors que des formules existent dès 4 €/mois. Un contrat adapté au profil de l’animal et à la situation financière du foyer peut représenter une couverture précieuse, tandis qu’un contrat mal choisi peut vite se révéler coûteux et inutile.



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