Assurance chien chat : un bon calcul ou une dépense inutile ?

Seulement 7 % des chiens sont assurés en France. Pourquoi si peu ? Entre coûts cachés, formules floues et start-ups disruptives, enquête sur un marché parfois opaque.

Alors que les frais vétérinaires augmentent régulièrement, de plus en plus de propriétaires s’interrogent sur la pertinence de souscrire une assurance pour leur animal de compagnie. Entre protection financière et coût parfois dissuasif, le choix n’est pas toujours simple.

Pourquoi souscrire une assurance ou une mutuelle pour son animal ?

En 2024, les propriétaires d’animaux ont dû faire face à une hausse moyenne de 4,8 % des frais vétérinaires, selon les données du secteur. Cette augmentation s’inscrit dans une tendance structurelle : les soins sont plus sophistiqués, les actes médicaux plus fréquents, et les attentes des maîtres plus élevées.

Le coût annuel moyen pour un animal de compagnie s’élève à environ 940 euros en France, dont près d’un tiers est consacré à la santé. Face à une urgence ou à une maladie chronique, certains propriétaires se retrouvent dans l’obligation de différer, voire de renoncer à certains soins. Dans ce contexte, une couverture santé pour animaux peut sembler une option rassurante.

Comparatif des formules d’assurance santé pour chiens et chats

Malgré ce contexte inflationniste, la France accuse un retard important en matière d’assurance animale. Seuls 7 % des chiens et 4 % des chats seraient aujourd’hui assurés, selon les estimations du secteur. En comparaison, ces taux dépassent 40 % au Royaume-Uni et atteignent près de 70 % en Suède.

Plusieurs facteurs expliquent cette faible pénétration du marché français : une offre encore peu lisible, des garanties parfois floues, une méfiance face aux exclusions de contrats, mais aussi une culture de la prévoyance moins développée qu’ailleurs.

Contrairement aux mutuelles humaines, les assurances pour chiens et chats s’apparentent davantage aux assurances automobiles. Le montant de la prime est calculé en fonction du profil de l’animal (espèce, race, âge, poids, état de santé) et du niveau de couverture choisi.

Trois grands types de formules sont généralement proposés. Les formules dites « éco », à partir de 10 euros par mois, couvrent essentiellement les accidents. Les formules intermédiaires, autour de 15 à 20 euros mensuels, incluent les soins courants, vaccins, examens et consultations. Enfin, les formules premium, au-delà de 25 ou 30 euros, intègrent les frais chirurgicaux, les traitements spécifiques et, dans certains cas, l’alimentation médicale.

Quels sont les frais vétérinaires pris en charge par une mutuelle ?

À ces montants s’ajoutent des franchises, souvent comprises entre 15 et 25 euros, ainsi que des plafonds de remboursement annuels, variables selon les contrats. Les délais de carence (périodes pendant lesquelles certaines garanties ne s’appliquent pas immédiatement) doivent également être pris en compte.

Le tarif d’une assurance varie fortement en fonction de l’espèce, de l’âge et de la race de l’animal. Pour un chat, la cotisation mensuelle va de 11,35 euros (formule de base) à 33,89 euros (formule complète). Pour un chien, elle peut s’étendre de 14,73 à plus de 45 euros.

Plus l’animal vieillit, plus le coût de la prime augmente. Pour un chien, le prix mensuel moyen passe de 27 euros à l’âge de 1 an à 46 euros à 10 ans. Le même phénomène s’observe chez le chat, dont l’assurance coûte en moyenne 21 euros avant un an, contre plus de 31 euros à 10 ans.

Certaines races considérées comme fragiles ou prédisposées à des maladies génétiques (bouledogues, bergers allemands, chats persans) entraînent des cotisations plus élevées.

Comment choisir une assurance adaptée au profil de son animal ?

La rentabilité d’une assurance dépend donc du profil de l’animal et de son exposition aux risques. Pour un animal jeune et en bonne santé, la souscription peut sembler peu avantageuse. En revanche, une opération ou une hospitalisation peut facilement représenter entre 300 et 1 500 euros, soit plusieurs années de cotisations.

Au-delà du calcul coût/bénéfice, l’assurance pour animaux permet de faire face à des situations imprévues sans devoir renoncer aux soins. Elle offre une certaine tranquillité d’esprit et peut permettre d’étaler les dépenses sur l’année.

Les formules les plus simples conviennent souvent aux jeunes animaux en bonne santé. Pour les chiens actifs ou les chats d’extérieur, une couverture contre les accidents peut suffire. En revanche, les animaux âgés ou appartenant à des races sensibles bénéficient davantage d’une formule étendue qui inclut les soins réguliers, les traitements et les examens.

Des services complémentaires

Certaines compagnies proposent également des services complémentaires : conseils vétérinaires par téléphone ou chat, suivi personnalisé, remboursements accélérés. C’est notamment le cas de Dalma, une start-up française qui ambitionne de moderniser le marché. Elle vient de lever 20 millions d’euros pour développer une application mobile intuitive, permettant de souscrire rapidement, d’échanger avec des vétérinaires 24h/24, et d’être remboursé instantanément grâce à l’intelligence artificielle.

Malgré tout, quelques limites doivent être prises en compte. Le remboursement n’est jamais total en raison des franchises et plafonds. Certaines pathologies sont exclues des garanties, notamment si elles sont héréditaires. Enfin, la souscription est souvent soumise à une limite d’âge, fixée à 7 ans pour les chiens, 12 ou 13 ans pour les chats. Les animaux adoptés tardivement peuvent donc être exclus de l’offre.

Avant de souscrire, il convient de bien évaluer les besoins de son animal. Un jeune chien actif n’aura pas les mêmes besoins qu’un chat vieillissant ou fragile. Il est essentiel de comparer les offres disponibles en tenant compte des franchises, des délais de carence, des plafonds annuels, mais aussi des services annexes.

Un contrat adapté au profil de l’animal et à la situation financière du foyer peut offrir une couverture précieuse. À l’inverse, un contrat mal choisi peut rapidement s’avérer inutile, voire coûteux.


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