Immobilier : ce que change le nouveau PTZ

Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) 2025 élargi revient pour relancer l’accession à la propriété. Découvrez ses avantages, ses limites et ses effets sur le marché immobilier.

La politique du logement en France a un air de déjà-vu. Dès qu’un marché se fige, on ressort les mêmes outils. Et l’un des plus anciens, le Prêt à Taux Zéro, revient sur le devant de la scène, dans une version élargie, plus généreuse, plus souple. Le gouvernement espère ainsi ranimer l’envie d’acheter. À défaut de pouvoir agir sur les taux ou les prix, on agit sur la dette.

A LIRE AUSSI
Immobilier : faut-il s’attendre à une chute des prix ?

L’objectif est limpide : redonner une capacité d’achat aux ménages modestes et moyens, étranglés par la remontée des taux d’intérêt. Depuis deux ans, l’accession à la propriété recule. Et pas seulement dans les grandes villes. Partout, ou presque. Le blocage est profond. Alors, on injecte un peu d’État dans un marché privé. Comme souvent.

Un dispositif élargi pour soutenir l’accession à la propriété

Le PTZ 2025 coche toutes les cases de la relance ciblée. Il couvre désormais la France entière, sans distinction entre zones tendues et détendues. Il réintègre les maisons individuelles neuves, que l’on voulait pourtant décourager pour des raisons environnementales. Il relève les plafonds de revenus, pour toucher une classe moyenne de plus en plus fragile. Il permet de financer jusqu’à 50 % du prix d’achat à taux zéro. Sur le papier, difficile de faire plus.

Mais les limites du dispositif sont connues. Le PTZ reste un prêt complémentaire. Il suppose qu’un autre crédit suive, souvent plus important, auprès d’une banque devenue prudente, voire frileuse. Il suppose aussi un apport, ou à tout le moins une stabilité professionnelle que beaucoup n’ont plus. Et surtout, il ne fait pas baisser les prix. Il les soutient. C’est tout le paradoxe.

Le paradoxe : une aide qui entretient les prix élevés

On le sait depuis longtemps : les aides à l’achat entretiennent artificiellement la demande. Elles évitent l’ajustement brutal des prix à la baisse. Elles maintiennent le marché en lévitation, sans s’attaquer à ses déséquilibres structurels : rareté foncière, coûts de construction, rigidité de l’offre. Autrement dit, elles prolongent un modèle devenu insoutenable.

Le gouvernement le sait aussi. Il tente ici de concilier urgence sociale et prudence budgétaire. Le nouveau PTZ ne coûtera pas une fortune à court terme. Mais il s’inscrit dans une logique d’endettement public à bas bruit. Comme souvent en France, on compense l’inaction structurelle par des correctifs conjoncturels.

La nouveauté, cette fois, est à chercher du côté de l’écologie. Le dispositif introduit, timidement, des critères environnementaux. Une manière d’orienter les achats vers des logements plus performants. Encore faut-il que ces critères soient clairs, et réellement contraignants. Pour l’instant, ils relèvent davantage de l’intention que de la norme.

Le PTZ 2025 : entre mesure sociale et calcul budgétaire

Il reste que le PTZ, dans sa version 2025, ne changera pas la donne. Il aidera quelques ménages à franchir le pas. Il apportera un sursis à certains constructeurs. Mais il ne répond pas à la question de fond : quel modèle de propriété dans un pays où les prix restent hauts, les inégalités de patrimoine se creusent, et l’urbanisme se tend ?

C’est tout le paradoxe de l’accession à la française : on continue de la promouvoir comme un idéal, tout en rendant son accès de plus en plus incertain. Le PTZ vient colmater cette contradiction. Une fois de plus.


Partagez votre avis