La dynamique entrepreneuriale féminine progresse, lentement mais sûrement. Selon Bpifrance, les femmes représentaient en 2022 pas moins de 41 % des créateurs d’entreprises individuelles en France, signe tangible d’une évolution constante depuis deux décennies. Pourtant, le fossé demeure immense en matière d’accès au financement : seulement 2 % des fonds levés auprès des investisseurs vont aujourd’hui vers des entreprises fondées par des femmes (Etude Sista).
Dans les quartiers prioritaires, le décor socio-économique est rude : le chômage culmine à 25 %, près du triple de la moyenne nationale, souligne l’Observatoire des Territoires (2022). Face à cette dure réalité, l’entrepreneuriat féminin devient plus qu’un levier économique ; il s’affirme comme un puissant vecteur d’émancipation sociale, générant des emplois locaux et insufflant aux quartiers une dynamique nouvelle, précieuse dans ces territoires fragiles.
Des structures qui stimulent l’entrepreneuriat féminin dans les quartiers sensibles
BGE, l’art du sur-mesure entrepreneurial
Depuis plus de vingt ans, BGE tisse sa toile dans les quartiers populaires, au plus près des porteurs de projets. Chaque année, des milliers de femmes passent par ses dispositifs emblématiques – le Bus de l’Entrepreneuriat et CitésLab. Objectif : transformer une idée en entreprise, en passant par l’indispensable quête de financements. Et les chiffres parlent : plus de 12 000 entreprises voient le jour chaque année sous son impulsion, assure BGE Réseau.
Entrepreneurs dans la Ville, business et sport
Quand le sport inspire l’entreprise. Depuis 2007, Entrepreneurs dans la Ville, porté par l’association Sport dans la Ville et Emlyon, aide de jeunes talents issus des quartiers à franchir le cap de l’entrepreneuriat. Plus de 500 entrepreneurs formés, dont près de 40 % de femmes. La recette ? Une formation certifiante, un coaching intensif sur un an et un réseau qui ouvre des portes, souligne Sport dans la Ville.
Start-up Banlieue, l’esprit start-up au pied des tours
Créer une start-up en cité, un pari fou ? Pas pour Start-up Banlieue. Fondée en 2017 par Faizal Nguyen, l’association accompagne les entrepreneurs des quartiers populaires avec un programme phare, la Ligue Start-up Banlieue, en partenariat avec Bpifrance et Station F. Là encore, la dynamique féminine est bien réelle : 40 % des projets accompagnés sont portés par des femmes, comme la start-up Ordo’Lib.
Les Déterminés, briser les plafonds de verre
Lancer son entreprise quand on vient d’un quartier populaire, c’est souvent un parcours du combattant. Les Déterminés, fondé en 2015 par Moussa Camara, mise sur un programme gratuit de six mois pour donner aux aspirants entrepreneurs les armes pour réussir. Pari gagné : 60 % des participants concrétisent leur projet, et les femmes sont en première ligne. Résultat ? 2 300 emplois directs ou indirects créés, selon l’association.
Positiv, un coup d’accélérateur aux femmes des quartiers
Depuis dix-sept ans, Positiv se consacre exclusivement aux femmes entrepreneures des quartiers prioritaires. Formations sur mesure, accompagnement ciblé, réseau solide : la structure, implantée dans 170 quartiers, revendique 10 000 entreprises créées. Ambition affichée : accompagner 6 000 nouveaux entrepreneurs chaque année dès 2027. Une dynamique qui ne demande qu’à s’amplifier.
Mentorat, réseau et soutien stratégique
Ces dispositifs partagent tous des facteurs communs de réussite : un accompagnement réellement personnalisé, un mentorat régulier et la constitution de réseaux professionnels solides. Ils s’appuient également sur des partenaires institutionnels et privés stratégiques tels que Bpifrance, Station F ou Orange, qui en démultiplient l’efficacité et l’impact local.
