Chaque été, les touristes se pressent en Provence. Le soleil, la pierre, la lumière : tout y est. Mais à l’heure de choisir une destination, un duel se joue. Deux villes captent l’attention : Arles et Avignon. Elles se veulent complémentaires, elles sont concurrentes.
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Deux héritages, deux stratégies
Arles regarde vers Rome. Son patrimoine antique, classé à l’UNESCO depuis 1981, structure son offre touristique. Les arènes, le théâtre antique, les thermes de Constantin attirent 1,5 million de visiteurs par an (Office du tourisme d’Arles, 2023). L’autre pilier, c’est Van Gogh. Quinze mois passés dans la ville, une œuvre marquée par la lumière du Sud, et une rente touristique durable. Le parcours qui lui est consacré draine un flux constant de passionnés.
Avignon s’ancre dans le Moyen Âge. Le Palais des Papes, monument gothique parmi les plus imposants d’Europe, accueille 700 000 visiteurs annuels (Office du tourisme d’Avignon, 2023). Le pont Saint-Bénézet, connu sous le nom de Pont d’Avignon, ajoute 400 000 visiteurs par an. Deux offres bien distinctes, deux mises en récit historiques, mais un même objectif : attirer.
Festivals : le choc des modèles
Le tourisme, c’est aussi la culture. Sur ce terrain, la confrontation est frontale. Avignon joue la carte du Festival. Créé en 1947 par Jean Vilar, il est devenu une institution. 150 000 spectateurs chaque année, des retombées économiques majeures (Festival d’Avignon, Rapport annuel 2022). Mais aussi des effets secondaires : envolée des prix, congestion urbaine, tensions locales.
Arles a un autre atout : les Rencontres de la photographie. Un festival né en 1970, ancré dans l’innovation et la création contemporaine. L’événement capte une audience plus ciblée mais presque aussi large : 140 000 visiteurs annuels (Rapport annuel des Rencontres d’Arles, 2022). Moins envahissant, plus rentable. Un modèle qui séduit une clientèle internationale haut de gamme.
Van Gogh vs Tourisme de masse
Arles profite du phénomène Van Gogh. Mais le risque existe : une dépendance trop forte, une image figée. La ville tente de se diversifier. L’ouverture de la Fondation Luma en 2021 illustre cette stratégie : une architecture marquante, un centre dédié à l’art contemporain (Fondation Luma, 2021). Un pari sur l’avenir.
Avignon affronte un autre problème : le tourisme de masse. L’offre hôtelière peine à suivre, les locations saisonnières explosent, la vie locale s’efface derrière l’afflux estival. La mairie cherche à rééquilibrer la situation. Régulation des locations, développement d’événements hors saison, les premières mesures sont en place (Plan Tourisme Avignon, Ville d’Avignon, 2022).
Pour certains, cette rivalité est une émulation nécessaire. Pierre Meffre, ancien président de l’Office de Tourisme d’Arles, le souligne : elle pousse chaque ville à se réinventer. Pour d’autres, la coopération est préférable. Cécile Helle, maire d’Avignon, défend une approche commune : « Travailler ensemble permettrait de renforcer l’attractivité globale de la Provence à l’échelle internationale » (Interview France Bleu Vaucluse, 2022).
L’enjeu est là. Arles et Avignon ont chacune leurs forces, mais leur avenir ne se joue peut-être pas en solitaire. Miser sur une complémentarité assumée permettrait d’éviter l’usure et de construire un tourisme plus équilibré. Encore faut-il accepter de partager.
le titre est erroné voire mensonger…!
l’émergence d’un pôle culturel a Arles date de la présidence de Michel vaiselle au conseil régional de PACA.. il y a toujours eu une vision complètementaire entre ces 2 villes qui ne sont pas éloignées y compris dans la dimension de création d’emploi. cette complémentarité vaut aussi pour les actions deconcentrees de l’état…