Trésorerie d’entreprise : quels sont les meilleurs placements ?

PME, TPE : où placer votre excédent de trésorerie en 2024 ? Nos stratégies d’investissement adaptées à chaque horizon.

Laisser dormir son argent, c’est un luxe que peu d’entreprises peuvent se permettre. Une trésorerie excédentaire peut être une chance pour une entreprise – mais seulement si elle sait en tirer parti. Laisser ces fonds stagner sur un compte courant, c’est se priver de rendements qui pourraient améliorer la rentabilité globale. Pourtant, investir la trésorerie d’une entreprise ne s’improvise pas : liquidité, fiscalité, horizon d’investissement et prise de risque doivent être soigneusement calibrés.

1. Avant d’investir, poser les bases

Investir, oui. Mais avant, il faut comprendre ce que l’on investit.

D’abord, s’assurer que l’excédent de trésorerie est bien un surplus stable et non une simple fluctuation passagère. Ce n’est pas parce qu’une entreprise enregistre 50 000 € de trésorerie excédentaire un mois donné qu’elle doit tout placer. Si ces excédents sont irréguliers ou saisonniers, mieux vaut conserver une réserve de précaution.

Ensuite, déterminer combien investir. Une entreprise doit toujours garder une marge de sécurité pour faire face aux aléas : une panne d’équipement, un retard de paiement, une opportunité d’investissement à saisir. Une règle simple : conserver au minimum trois mois de charges fixes en trésorerie avant d’envisager un placement.

Autre élément clé : l’horizon temporel. Plus l’argent peut être immobilisé longtemps, plus les opportunités sont intéressantes.

  • Court terme (moins d’un an) : priorité à la liquidité. L’entreprise a besoin d’un accès rapide à ses fonds.
  • Moyen terme (deux à six ans) : possibilité de chercher un rendement plus intéressant sans trop sacrifier la sécurité.
  • Long terme (plus de six ans) : l’entreprise peut viser des placements plus rémunérateurs, quitte à prendre plus de risques.

Enfin, définir son profil de risque. Une PME dans un secteur volatil, comme la mode ou la tech, aura tout intérêt à privilégier la sécurité. Une grande entreprise dans un secteur stable pourra se permettre des placements plus audacieux.

Et bien sûr, ne pas oublier la fiscalité. Un compte à terme sera soumis à l’impôt sur les sociétés, tandis que certains contrats luxembourgeois offrent des avantages fiscaux intéressants. Vérifier également les conditions de sortie des placements : un investissement trop rigide peut vite devenir un boulet.

2. Investir selon l’horizon temporel

Une fois les bases posées, reste à choisir où placer l’argent.

Court terme : priorité à la liquidité

Quand on ne peut pas immobiliser ses fonds, il faut des placements sécurisés et disponibles à tout moment.

  • Comptes à terme sans pénalité : rendement brut entre 2,2 % et 2,7 %, avec possibilité de retrait sans frais selon les conditions du contrat.
  • SICAV monétaires et livrets bancaires professionnels : liquidité totale, mais rendement plus faible (1 % à 2 %).

Ces solutions permettent de garder une réserve accessible pour financer un projet imminent ou absorber un imprévu.

Moyen terme : trouver le bon équilibre

Quand l’entreprise peut immobiliser ses fonds quelques années, des options plus intéressantes apparaissent.

  • Contrats de capitalisation pour personnes morales : possibilité d’investir dans des fonds en euros sécurisés ou des obligations d’entreprises. Rendement espéré 5 % à 6 % net hors fiscalité.
  • Contrats luxembourgeois dédiés aux entreprises : accessibles dès 200 000 € d’investissement, rendement garanti autour de 4,5 % net par an, avec une protection renforcée du capital.

Des solutions adaptées aux entreprises qui veulent faire fructifier leur trésorerie sans prendre de risques excessifs.

Long terme : viser plus haut

Si l’entreprise peut immobiliser ses fonds plus de six ans, elle peut se tourner vers des placements à fort potentiel de rendement.

  • Produits structurés sur actions : rendement élevé (8 % à 10 % par an), mais volatilité importante.
  • Investissements ESG (Environnement, Social, Gouvernance) : aligner performance et engagement sociétal, avec des rendements compris entre 4 % et 8 %.

3. L’option méconnue : l’usufruit temporaire immobilier via SCPI

Une autre piste encore peu exploitée : acheter temporairement l’usufruit de parts de SCPI.

Concrètement, l’entreprise achète le droit de percevoir les loyers d’une SCPI pendant une période définie (généralement cinq ans).

Pourquoi c’est intéressant ?

  • Rendement attractif : taux interne de rendement entre 12 % et 22 %.
  • Avantage fiscal : amortissement comptable qui peut créer un déficit fiscal.
  • Revenus réguliers issus des loyers commerciaux.

Seul bémol : si les loyers baissent, le rendement peut s’en ressentir.

4. Mieux gérer sa trésorerie grâce aux technologies financières

L’optimisation de la trésorerie ne passe pas seulement par le choix des placements, mais aussi par la gestion quotidienne.

  • API bancaires : permettent un suivi en temps réel des entrées et sorties d’argent, améliorant la visibilité sur les liquidités disponibles.
  • Intelligence artificielle : analyse prédictive pour anticiper les besoins futurs et ajuster les décisions financières en conséquence.


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