Le vishing, contraction de voice et phishing, consiste à usurper l’identité d’une banque pour obtenir des informations confidentielles. Le fraudeur contacte sa victime par téléphone après lui avoir envoyé un SMS d’alerte. Il l’incite à composer un faux numéro, où un interlocuteur se présente comme un conseiller bancaire. Objectif : récupérer des identifiants, des mots de passe, des codes de validation pour détourner des fonds.
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Une mécanique bien rodée
Le scénario est toujours le même. Tout commence par un SMS signalant une opération suspecte. « Paiement de 1 456 € en attente. Si vous n’êtes pas à l’origine de cette transaction, appelez le 09 77 19 75 01. » Le message semble provenir de la banque. S’il appelle, le client tombe sur un faux conseiller, qui lui demande de valider certaines informations pour bloquer l’opération. Il peut aussi lui faire croire qu’il faut tester un nouveau dispositif de sécurité ou confirmer son identité via un code reçu par SMS.
Une fois la transaction validée par la victime, l’argent est transféré sur un compte contrôlé par les escrocs.
Au moins 1 500 cas en six mois
Le vishing se répand rapidement. En France, Cybermalveillance.gouv.fr a recensé 1 500 cas en six mois. Un chiffre sous-estimé, car beaucoup de victimes ne portent pas plainte. Selon la société américaine Pindrop, spécialisée dans la sécurité des communications, les fraudes bancaires par téléphone ont progressé de 350 % en cinq ans. Aux États-Unis, le coût des escroqueries téléphoniques s’élève à plus de 29 milliards de dollars par an, selon une étude de Truecaller.
Les banques renforcent leurs dispositifs de sécurité, mais le problème persiste. Certaines refusent d’indemniser les victimes, estimant qu’elles ont elles-mêmes communiqué leurs informations confidentielles. La réglementation évolue, mais reste limitée face à des fraudeurs souvent basés à l’étranger.
Comment éviter d’être pris au piège ?
Quelques précautions permettent de réduire les risques :
- Ne jamais rappeler un numéro communiqué par SMS. En cas de doute, contacter directement sa banque via son numéro officiel.
- Ne jamais divulguer ses identifiants bancaires. Aucun établissement ne demande de codes de connexion ou de validation par téléphone.
- Se méfier des appels alarmistes. Une banque ne menace pas ses clients et n’impose jamais une action immédiate.
- Vérifier l’authenticité des messages. Ne pas cliquer sur les liens dans un SMS suspect et privilégier l’accès direct au site officiel.
- Installer des outils de protection. Certaines applications permettent d’identifier ou de bloquer les appels frauduleux.
Que faire en cas de fraude ?
Si une personne s’est fait piéger :
- Prévenir sa banque immédiatement pour bloquer les transactions et sécuriser ses comptes.
- Déposer plainte auprès de la police ou de la gendarmerie.
- Signaler l’arnaque en transférant le SMS au 33700 et en déclarant la fraude sur www.internet-signalement.gouv.fr.
- Surveiller ses comptes pour détecter d’éventuelles autres opérations frauduleuses.
- Informer son entourage pour éviter d’autres victimes.