L’intelligence artificielle est entrée dans une nouvelle ère. Quelques semaines à peine après le lancement de DeepSeek, un nouvel acteur chinois, Manus, fait une entrée fracassante dans un secteur dominé par OpenAI, Google et Anthropic. Développé par Butterfly Effect, une start-up encore inconnue il y a quelques mois, cet agent d’IA autonome promet d’exécuter une large gamme de tâches complexes, bien au-delà des capacités des chatbots traditionnels.
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Manus exécute des tâches en ligne
Lancé le 6 mars 2025, Manus est le fruit du travail de Xiao Hong, un développeur chinois de 33 ans. Son ambition : créer une IA capable de « relier les pensées et les actions ». Contrairement aux modèles génératifs classiques qui se contentent de produire du texte ou du code, Manus passe à l’action. Il exécute réellement des tâches en ligne : réserver un voyage, analyser des données financières, concevoir un site web.
Manus serait un véritable agent d’IA générale, capable de planifier et d’agir sans intervention humaine. Une requête suffit pour déclencher un enchaînement d’actions automatisées, même si l’utilisateur n’est plus connecté.
Un suivi en temps réel
Les capacités techniques de Manus sont impressionnantes. Dès qu’une tâche lui est confiée, Manus la poursuit en arrière-plan, indépendamment de l’appareil de l’utilisateur. Il mobilise jusqu’à 50 écrans virtuels simultanés pour naviguer sur le web, extraire des informations et générer des contenus.
Contrairement à d’autres IA qui restent opaques, Manus affiche en direct les étapes de son raisonnement et de son action. Une requête sur un itinéraire de voyage au Japon, par exemple, se traduit par un programme détaillé généré en temps réel.
Manus capture des écrans, produit des fichiers PDF, des tableaux Excel, des présentations, et peut même exécuter du code. Il s’appuie sur une architecture multi-agents, où différentes unités spécialisées coopèrent pour accomplir les tâches demandées.
Un concurrent sérieux pour ChatGPT ?
Dès son lancement, Manus a été comparé aux solutions les plus avancées d’OpenAI et de Google DeepMind.
Selon ses concepteurs, Manus aurait obtenu un score de 86,5 % au benchmark GAIA (niveau 1), surpassant DeepResearch d’OpenAI, qui plafonne à 74,3 %. Des chiffres qui, s’ils sont confirmés, marqueraient un tournant dans la course à l’IA générale. DeepSearch, le dernier outil d’OpenAI, semble déjà dépassé. Nos testeurs ayant pu comparer les deux systèmes jugent Manus plus rapide et plus autonome.
Après DeepSeek R1, qui avait déjà marqué les esprits, Manus confirme que la Chine rattrape son retard dans l’IA avancée. Une montée en puissance qui ne passe pas inaperçue aux États-Unis.
Dépasser le stade des promesses
Le lancement de Manus a été suivi d’un afflux massif de demandes, provoquant des indisponibilités temporaires. Certains accès anticipés se revendent déjà à prix d’or. Mais l’outil est encore en phase bêta, et rien ne garantit qu’il pourra supporter une adoption à grande échelle.
Scalabilité, validation indépendante et adoption massive seront les vrais tests. Butterfly Effect a annoncé son intention d’ouvrir Manus en open source dans les prochains mois. Une démarche qui pourrait accélérer son développement… et précipiter une nouvelle bataille dans la course à l’IA générale.