Cherico redonne vie à la chicorée

Après avoir fait renaître la brasserie Gallia, trois entrepreneurs relèvent un nouveau défi avec Cherico : imposer la chicorée comme alternative au café. Découvrez leur stratégie.

Il fut un temps où la chicorée régnait en maître sur les petits-déjeuners français. Puis, le café est passé par là, balayant tout sur son passage, éclipsant cette modeste racine au profit d’arômes plus corsés et d’une caféine devenue indispensable. Mais voilà qu’en 2023, trois entrepreneurs – Doriane Le Leu, Guillaume Roy et Jacques Ferté – décident de lui redonner ses lettres de noblesse. Avec Cherico, ils entendent révolutionner notre façon de boire, en conjuguant goût, santé et responsabilité environnementale.

Un choix environnemental

Comme beaucoup, les fondateurs de Cherico ont longtemps carburé au café. Jusqu’au jour où l’évidence s’est imposée : cette boisson, aussi réconfortante soit-elle, pèse lourd sur la planète. Guillaume Roy le rappelle : la culture du café est énergivore, gourmande en eau, souvent synonyme de déforestation. Le réchauffement climatique redistribue les cartes agricoles, trouver une alternative locale et durable devient une nécessité.

C’est là que la chicorée entre en scène. Cette racine cultivée en France et en Europe coche toutes les cases : moins d’eau, moins de CO₂, zéro caféine, mais un goût travaillé et une richesse nutritionnelle insoupçonnée. Encore fallait-il la moderniser, lui redonner du panache.

Cherico veut réinventer la chicorée

Cherico ne veut pas de la chicorée d’antan, cette boisson austère reléguée aux souvenirs d’enfance. Non, l’ambition est claire : réinventer l’expérience, lui donner du style, du relief, du plaisir. Grâce à une torréfaction affinée, la chicorée Cherico dévoile des notes subtiles de caramel et de noisette, une palette aromatique capable de séduire les amateurs de café comme ceux en quête de nouvelles expériences gustatives.

Le marché ne s’y est pas trompé. Après un lancement réussi sur Ulule, la marque fait une entrée remarquée chez Monoprix. Mieux, elle s’invite dans les coffee shops, ces temples du café où la moindre alternative doit prouver sa légitimité.

Le goût n’est pas le seul atout de Cherico. Issue d’une agriculture responsable, biologique et locale, elle garantit une traçabilité irréprochable. Sur le plan de la santé, elle regorge de fibres, de prébiotiques et d’antioxydants, favorisant ainsi une bonne digestion et un meilleur équilibre intestinal. Son impact environnemental, enfin, est nettement plus faible que celui du café : une tasse de chicorée émet moins de 10 grammes de CO₂, contre 49 pour son concurrent historique. Une boisson qui allie plaisir, bienfaits et responsabilité.

Un défi à la hauteur des ambitions

Tout n’est pas gagné pour autant. Si la filière chicorée a survécu grâce à des acteurs comme Leroux, elle reste marginale face à l’ogre du café. Cherico doit structurer son approvisionnement, sécuriser ses matières premières et naviguer dans un environnement réglementaire mouvant, où l’interdiction de certains herbicides pourrait compliquer la culture.


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