Les PME à la conquête du marché des déchets

55 milliards de dollars. C’était la taille du marché mondial de la gestion des déchets en 2020. À l’horizon 2030, ce chiffre pourrait bondir à 88 milliards, soit une croissance de 60 % en seulement dix ans.

Pendant des décennies, le déchet était la face sombre de la consommation. Aujourd’hui, il s’impose comme une ressource clé. En France, les lois sur la réduction des plastiques à usage unique, la limitation de l’enfouissement et la promotion de l’économie circulaire font évoluer les mentalités. Résultat : l’ère du tout jetable s’efface progressivement.

Cette transition ne profite pas qu’aux géants comme Veolia ou Suez. Une multitude de petites entreprises, souvent méconnues, trouvent leur place dans ce marché en mutation. Elles innovent, explorent des niches et répondent à des attentes croissantes de consommateurs plus exigeants et d’entreprises en quête de solutions durables.

Opportunités

L’économie circulaire ouvre des portes, même à ceux qui disposent de moyens limités. Prenons l’exemple du numérique : des plateformes comme Geev ou Je-donne.fr facilitent le don ou le partage d’objets, réduisant ainsi la surconsommation. Parallèlement, le secteur de la réparation et du reconditionnement connaît une croissance annuelle de plus de 10 %, porté par des consommateurs soucieux de prolonger la durée de vie de leurs produits. Ces modèles, simples en apparence, ont des impacts majeurs sur la réduction des déchets.

Les Alchimistes

Certains acteurs se démarquent par leur approche locale et concrète. C’est le cas des Alchimistes. Cette entreprise, fondée par Alexandre Guilluy et Fabien-Kenzo Sato, traite chaque année 30 000 tonnes de biodéchets alimentaires, récupérés auprès de 4 000 clients. Le résultat ? Un compost de qualité, produit localement et utilisé pour enrichir les sols. En huit ans, l’entreprise a créé 280 emplois, principalement dans les grandes villes françaises.

Dans l’électronique, Reborn est un autre exemple de transformation réussie. Chaque année, l’entreprise reconditionne 600 000 appareils, avec un chiffre d’affaires atteignant 100 millions d’euros. Sa particularité ? Tout est produit en France. Un modèle local qui séduit de grands distributeurs.

Le pragmatisme en action

En valorisant les déchets, les entreprises transforment un problème ancien en opportunité économique. Ce virage, à la croisée de l’écologie et de l’industrie, offre des perspectives enthousiasmantes. Mais il pose aussi une question clé : la gestion des déchets peut-elle suivre le rythme de la consommation mondiale ? À défaut, le modèle circulaire devra encore prouver sa viabilité à grande échelle.


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