Les constructeurs nippons Honda et Nissan semblent prêts à franchir un pas décisif. Après un protocole d’accord signé en août dernier autour des voitures électriques et des logiciels embarqués, les deux entreprises discutent désormais d’une alliance qui pourrait transformer profondément le secteur automobile mondial. Mitsubishi, dont Nissan détient 24 % du capital, serait également de la partie. Cette « intégration commerciale », révélée par Nikkei, pourrait être une réponse à des défis industriels majeurs.
Si le rapprochement aboutit, Honda, Nissan et Mitsubishi deviendraient ensemble le troisième constructeur automobile mondial, derrière Toyota et Volkswagen. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2023, leurs ventes cumulées atteignaient 8,22 millions d’unités selon EY. Honda a écoulé 4,061 millions de véhicules, Nissan 3,374 millions, et Mitsubishi 789 000. En s’alliant, ils gagneraient du poids pour mieux résister à la concurrence chinoise et pour amortir les coûts colossaux des voitures électriques.
Quel avenir pour l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi ?
Cependant, ce projet intervient dans un contexte délicat. Nissan est en souffrance : son bénéfice d’exploitation a fondu de 90 % au premier semestre fiscal 2025, et sa marge opérationnelle frôle le sol, à 0,5 %. De son côté, Honda affiche une meilleure santé, avec une marge opérationnelle de 6,9 %, même si ses bénéfices sont en recul. Quant à Mitsubishi, malgré des ventes limitées, son intégration pourrait offrir des synergies industrielles précieuses.
Cette consolidation pose aussi la question de l’avenir de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Depuis vingt-cinq ans, cette coopération a permis aux trois groupes de mutualiser leurs technologies et leurs productions. Mais elle a déjà montré des signes de fragilité ces dernières années. Renault, qui détient encore 36 % du capital de Nissan, pourrait voir son rôle transformé. L’agence Bloomberg rapporte d’ailleurs que Renault serait ouvert à céder une partie de sa participation à Honda.