Le Plan d’Épargne Logement (PEL) et le Compte Épargne Logement (CEL) sont deux produits bancaires régis par l’État. Leur promesse : permettre aux Français de financer un projet immobilier. Leur réalité en 2025 : un rendement limité, une attractivité en recul, une concurrence accrue. Si leurs mécanismes restent proches, leurs logiques diffèrent nettement.
A LIRE AUSSI
Baisse des taux du Livret A : l’État trahit-il les petits épargnants ?
Objectif : acheter ou rénover
Le PEL s’adresse aux épargnants qui ont un projet clair et qui peuvent immobiliser leur argent. Il donne accès, sous conditions, à un prêt à taux avantageux. Mais depuis 2018, la prime d’État a disparu pour les nouveaux plans. Le CEL, lui, vise davantage la flexibilité. Les fonds restent disponibles, le prêt est plus modeste, et il n’y a jamais eu de prime.
PEL : un taux fixé à l’ouverture et garanti pendant 10 ans. En 2025, il tombe à 1,75 %, après avoir été à 2,25 % en 2024. Le CEL, indexé sur le Livret A, suit les aléas du marché. Son taux est de 1,50 % en février 2025, une baisse notable alors que le Livret A reste à 2,5 %.
Plafonds et durée : avantage au PEL sur le long terme
Le PEL impose une durée minimale de 4 ans et un plafond de 61 200 €. Au-delà de 10 ans, il n’est plus rémunéré. Le CEL, lui, peut durer indéfiniment, mais avec un plafond bien plus bas : 15 300 €.
Prime d’État : un vestige pour anciens épargnants
Seuls les PEL ouverts avant 2018 peuvent encore prétendre à une prime d’État allant jusqu’à 1 000 €, sous conditions. Le CEL n’en a jamais proposé.
Prêt immobilier : deux logiques, deux montants
Le PEL permet un prêt jusqu’à 92 000 € à un taux figé dès l’ouverture (environ 3,2 % en 2025), sur 15 ans maximum. Le CEL, plus modeste, plafonne à 23 000 €, avec un taux généralement plus bas mais indexé sur le marché.
Flexibilité : CEL, champion de la souplesse
Le PEL impose des versements réguliers (minimum 540 € par an) et un blocage des fonds. Le CEL, lui, se distingue par sa liberté : dépôts libres, retraits sans pénalité. Idéal pour une épargne à géométrie variable.
Fiscalité : un avantage en voie d’extinction
Les anciens PEL bénéficient d’un régime fiscal favorable pendant 12 ans. Pour les nouveaux, les intérêts sont imposés dès la première année. Même règle pour le CEL, où les prélèvements s’appliquent immédiatement.
En 2025, des alternatives plus attractives
Difficile pour le PEL et le CEL de lutter face à un Livret A à 2,5 % net d’impôts. L’assurance-vie en fonds euros, avec des rendements de 2 à 3 %, séduit par sa fiscalité avantageuse au bout de 8 ans. Les SCPI promettent jusqu’à 6 %, avec plus de risques mais un accès direct à l’immobilier.
Que choisir ?
Pour un projet lointain et bien défini : le PEL reste pertinent.
Pour une épargne accessible et fluide : le CEL prend l’avantage.
Pour une rentabilité nette : les produits alternatifs doivent être envisagés.
PEL et CEL remplissent toujours leur mission : aider à préparer un achat immobilier. Mais à l’heure où les taux sont bas et les primes ont disparu, ils peinent à rivaliser avec les autres placements. L’épargnant avisé comparera, arbitrera, et surtout, actualisera ses choix.