Moustique tigre : une start-up innove avec une méthode sans chimie

Moins de moustiques sans produits chimiques ? A Montpellier, la start-up Terratis mise sur la technique de l’insecte stérile pour réduire la population du moustique tigre en France. Explications.

Dans la bataille contre le moustique tigre, Terratis joue une carte sans insecticide. La start-up montpelliéraine mise sur la technique de l’insecte stérile : des mâles irradiés pour stopper net la reproduction. Une stratégie de long terme, inspirée des travaux menés à La Réunion.

Le moustique tigre, un envahisseur bien installé

Petit, rayé noir et blanc, il piquait hier en Asie, il pique aujourd’hui en France. Le moustique tigre (Aedes albopictus) s’adapte à tout, y compris aux villes, où il pond dans la moindre gouttière bouchée. Une femelle, 200 œufs tous les cinq jours. Surtout, il ne se contente pas d’agacer : il transporte des virus – dengue, chikungunya, Zika. Et il pique de jour comme de nuit. Résultat, les autorités sanitaires s’alarment, les habitants s’agacent, et les solutions classiques montrent leurs limites.

Le principe de Terratis est simple : inonder les zones infestées de mâles incapables de féconder. Résultat, 60 à 70 % de fertilité en moins, selon l’IRD, et une chute de 40 % de la population femelle dès la première année. Autrement dit, moins de piqûres, moins de maladies.

1,5 million d’euros pour changer d’échelle

Terratis a convaincu des investisseurs. 1,5 million d’euros déjà levés, avec un potentiel de 2,5 millions via Bpifrance. De quoi :

  • Accélérer la production et traiter trois communes du sud de la France.
  • Répondre aux demandes des aéroports, campings et collectivités, en quête de solutions durables.
  • Optimiser la chaîne de production : moins d’eau, moins d’énergie, plus d’automatisation.

L’ambition ne s’arrête pas là. D’ici 2026, 5 à 6 millions d’euros supplémentaires pourraient financer une bio-usine de 2.000 à 3.000 m², avec un objectif clair : 100 millions de moustiques stériles par semaine. Et après ? Terratis voit plus loin. D’autres insectes ravageurs pourraient bientôt entrer dans son viseur.


Partagez votre avis