Dans « Qui veut être mon associé ? », l’émission de M6 dédiée aux entrepreneurs en quête d’investisseurs, Éric Larchevêque s’impose comme une figure clé du jury. Son franc-parler, son expérience de serial entrepreneur et son approche instinctive de l’investissement en font un allié redoutable pour les porteurs de projets. Pourtant, avant d’être un homme d’affaires reconnu, il a lui-même dû surmonter le scepticisme des autres.
L’envie de prouver, la rage de réussir
Adolescent, il ne part pas favori. « Au lycée, on se moquait de moi, confie-t-il au magazine Entreprendre. Je venais de la campagne et je ne ressemblais à rien. Ces moqueries m’ont donné la rage de démontrer aux autres que j’étais capable. » Loin de le briser, ces railleries allument une étincelle. Il le sait : il réussira. « À 10 ans, j’avais la certitude que je gagnerai de l’argent quoi que je fasse à l’âge adulte. J’avais une confiance en moi très forte sur le plan professionnel. »
Premier coup d’essai à la fin des années 90. Pas question de se fondre dans la masse des salariés. Il crée Montorgueil, une entreprise spécialisée dans la monétisation en ligne. Pari gagnant : en 2007, il revend pour 25 millions d’euros. Il pourrait s’arrêter là. Profiter. Mais l’argent n’est qu’un moyen.
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Les Start-up à suivre
Des business aux quatre coins de l’Europe
Larchevêque ne cherche pas la stabilité. Il s’expatrie en Roumanie, investit dans l’immobilier, ouvre un hôtel en Lettonie, puis se frotte au poker professionnel. L’univers des cartes lui plaît : risque, stratégie, lecture de l’autre. Un miroir du business.
De retour en France, il enchaîne. Prixing, un comparateur de prix. Il revend, insatisfait. Puis vient 2014. Le tournant. Bitcoin explose, la blockchain devient une révolution en marche. Il crée La Maison du Bitcoin, puis Ledger, spécialiste de la sécurisation des crypto-actifs. En quelques années, la start-up devient une licorne, levant près de 500 millions d’euros.
Succès fulgurant, mais routine naissante. En 2019, il quitte la direction. Un entrepreneur ne doit jamais devenir un gestionnaire.
La télévision, nouveau terrain de jeu
Quand Qui veut être mon associé ? arrive sur M6, il tente sa chance. La production hésite. Trop technique, trop inconnu. Il accepte un rôle de remplaçant et analyse plus de 200 épisodes pour comprendre les codes du format.
Un jour, Marc Simoncini tombe malade. Larchevêque saisit l’opportunité. Il est à l’aise. Il est convaincant. Il reste.
Dans l’émission, il ne cherche pas de simples projets rentables. Il traque la détermination, la résilience. « On va passer du temps avec ces entrepreneurs. Je veux être sûr qu’ils soient capables d’encaisser les coups. » Et surtout, il brise le cliché du start-upper parisien. TPE, PME de province, artisans : il investit là où il perçoit un feu intérieur.
Entreprendre pour transmettre
Aujourd’hui, il a changé de rôle. Il continue d’investir, mais surtout, il accompagne. Il crée ALGOSUP, une école d’informatique à Vierzon. Un fonds de dotation pour aider les jeunes de sa région. Une chaîne YouTube pour partager son expérience.
L’argent n’est pas une finalité. C’est un moyen de rester libre. « La liberté, c’est pouvoir dire non. » Alors il avance, prêt à quitter chaque projet quand l’excitation disparaît.